PROSPECT 15
UNE EXPERIENCE DE TRANSCOMMUNALITE COORDONNEE
UNE ETUDE

Ricardo CHERENTI, conseiller à la Fédération Walonne des CPAS est une habitué des rencontres du COS. Il est venu entretenir les Président(e)s des conclusion de sa dernière étude. Ci-dessous les grandes lignes  de celle-ci.

                Précarisation générale et paupérisation de la population.

 

Le public des CPAS (en revenu d’intégration et aides sociales) ne cesse d’augmenter depuis deux ans. Depuis 1990, le chiffre des bénéficiaires a doublé. La précarisation est sans cesse croissante et les sanctions pour le chômage sont de plus en plus nombreuses (11.000 personnes dans les CPAS, sans compter tous les autres qui ne bénéficient plus de rien, mais arriveront sans doute plus tard au CPAS).Dans les aides accordées au sein des CPAS, il y a deux facettes : Les aides visibles : revenu d’intégration, …Les aides non visibles : aides sociales complémentaires. Celles-ci ont très fortement augmenté ces dernières années et c’est ce que la Fédération Wallonne des CPAS est en train d’étudier. Ce qui en ressort, c’est que le chiffre global augmente très fort, mais que l’aide apportée par personne diminue, car les CPAS n’ont plus les moyens.

La politique d'insertion des CPAS est mise en œuvre par trois moyens :  la mise à l’emploi, la mise aux études et la mise en formation. Cette politique découle d’une nouvelle idéologie "Etat social actif", basée sur la responsabilisation des individus. L’individu n’est pas tenu responsable de ce qui a pu lui arriver de fâcheux, mais il est tenu de s’en sortir rapidement. La personne a donc des droits, mais également des devoirs. Le problème, c’est que cette analyse ne prend pas forcément en compte les capacités des individus. Le rôle du CPAS sera donc de viser à une augmentation des capacités des individus, car plus on manque de capacités, plus le temps de réinsertion sera long. Avant de se préoccuper de la réinsertion, les CPAS doivent donc se préoccuper des capacités de leurs bénéficiaires.

1. Les formes de mises à l'emploi:

Article 60, par. 7 et Article 61, par. 7(pour les CPAS, ce serait la meilleure des mesures, mais elle parait compliquée au premier abord, car on n’a pas encore l’habitude de l’utiliser).

2. La mise aux études

Cette politique de mise aux études est fort suivie, la demande est énorme. Cette question fera l’objet d’une nouvelle étude en septembre/octobre 2013. En effet, malgré le fait que la Fédération wallonne des CPAS souligne cette bonne pratique au sein des CPAS et l’aide positive apportée aux bénéficiaires (le taux de réussite d’élèves issus des CPAS est de 67%, contre une moyenne de 60%), une question se pose : est-ce bien aux CPAS de payer cela ? La Fédération Wallonie-Bruxelles demande 90% de participation financière aux CPAS, alors que c’est une de ses compétences !

3. La mise en formation

La mise en formation chute très fort depuis 2010. Cela serait essentiellement dû à la traque des chômeurs, qui, dans leur plan d’accompagnement, sont poussés vers des formations, sous peine de voir leurs droits restreints. Par conséquent, on a plus de demandes des chômeurs, qui sont prioritaires par rapport aux CPAS – même s’ils ne sont pas forcément motivés par ces formations - et les places possibles pour les bénéficiaires des CPAS diminuent.

Les CPAS ont une politique d’insertion très efficace : 37,5% de remise au travail. Malheureusement, cela ne se sait pas ! Aucune structure ne parvient à de pareils résultats, mais on ne fait jamais écho à cette belle réussite.

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