PROSPECT 15
UNE EXPERIENCE DE TRANSCOMMUNALITE COORDONNEE
LOGEMENT

Au cours de l'année culturelle 2007-2008, le Comité d'Orientation Social a souhaité axer sa réflexion sur la thématique du logement. La publication de la plaquette Dis-moi où tu loges,… a mis au jour des données de qualité qui permettront aux responsables politiques d'entrer dans le débat en connaissance de cause. 

Depuis, cette thématique continue à être approfondie de diverses manières notamment autour de la question du droit au logement lors d'une rencontre-débat avec Christine MAHY, directrice du RWLP (réseau wallon de lutte contre la pauvreté).

En 1992, l’Assemblée générale des Nations Unies proclamait le 17 octobre journée internationale pour l'élimination de la pauvreté. Elle invitait ainsi les états et les associations à mettre la question de la pauvreté à l’ordre du jour et à entreprendre les démarches nécessaires pour réellement combattre la pauvreté. Tous les 17 octobre, des personnes se réunissent dans le monde entier pour rappeler que la pauvreté est une violation des droits de l’homme.

Le Centre Culturel Régional de Dinant prend part de deux manières à cette journée. En participant d'abord à l'action "Dénouons le nœud et luttons contre la pauvreté". Le 17 octobre un drap sera noué à une fenêtre du Centre culturel. Le drap signifie "échappons à la pauvreté" et chaque nœud sur le drap représente le slogan "entrons en lutte contre la pauvreté".

Par ailleurs, une rencontre a été organisée au CCRD dans le cadre de Prospect 15etc: elle regroupait autour de Christine Mahy, directrice du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté, des présidents et des travailleurs sociaux de CPAS de l'Arrondissement de Dinant. La thématique choisie, "le droit au logement", pose d'emblée le constat que le logement représente non seulement la protection (avoir un toit, être en sécurité), mais également un confort minimal (lié entre autres aux problématiques de l'énergie).

Comment est-il possible, dans un pays comme le nôtre, que des personnes aient la peur au ventre quand on parle de logement ? A une époque où on manque cruellement de logements de qualité à des prix convenables, l'insécurité découle d'une part du risque de perdre son logement, d'autre part du fait de résider dans un logement qui n'est pas reconnu comme tel.

Face à cette situation, les citoyens réagissent comme ils le peuvent. De plus en plus de personnes réinventent le logement, et prennent parfois le risque de flirter avec l'illégalité. Elles sont alors confrontées à deux difficultés : la législation en cours et le regard porté sur les "inventions" citoyennes. Le jugement porté sur de telles initiatives l'est en fonction des lois actuelles. Or celles-ci existent toujours comme si la situation du logement n'avait pas évolué. Il s'agit d'un mécanisme d'injonction paradoxale effrayant : quand les citoyens essayent de mettre des solutions en place, cela se retourne contre eux. Ils ont donc sans cesse peur d'une sanction et se trouvent dans une insécurité permanente. N'est-il pas dans le devoir d'un Etat de droit d'assurer le respect de ses lois, mais aussi de les faire évoluer en fonction de la réalité des citoyens ? En outre, ces manières de vivre différentes ne sont pas toujours envisagées de façon identique par les pouvoirs publics. Quand les initiatives émanent des personnes plus faibles socialement, on ne les entend pas comme des propositions citoyennes à écouter, mais comme des tentatives de déroger à la loi, contrairement à ce qui se passe avec les personnes à plus haut revenu économique et à plus haut statut social. Suivant le niveau culturel, relationnel, social et économique de la personne, on l'inclut dans le débat ou non. Est-ce bien juste ? On est en droit de s'interroger.

En ce qui concerne l'habitat permanent, il faut savoir qu'en Flandre et en France, la caravane est reprise dans le Code du Logement, contrairement à la Wallonie. En outre, dans le choix de ce type d'habitat, le citoyen tient compte de l'environnement extérieur à son logement, élément pris en compte pour juger de la salubrité des logements en Suisse. Il est évident que l'habitat permanent n'est pas toujours un choix positif, mais il peut constituer une manière de vivre possible, en fonction de la personne et de sa situation. Rappelons que les problèmes de salubrité et autres se rencontrent également dans le logement en dur.

Christine Mahy pointe finalement le manque de mesures structurelles. Le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté plaide en effet pour la réduction des camions balais sociaux, qui pourraient être intelligemment remplacés par des mesures structurelles. Cela éviterait la situation où nous sommes : un état devant multiplier les initiatives sociales, pour remédier aux mesures qu'il ne prend pas par ailleurs. Les citoyens seraient alors libres d'être plus actifs pour améliorer leur propre situation.

 

Le travail réalisé par le C.O.S. pose des points de repère utiles pour ouvrir des concertations entre communes voisines et avec les autorités régionales. Par le dialogue, il s'agit de quitter les réflexions d'ordre sécuritaire pour rejoindre des points de vue d'ordre solidaire.

Pour en savoir plus...

- Quinze Communes au Futur, Dis-moi où tu loges...

- Rencontre du C.O.S. avec Monsieur Luc Laurent, Directeur Général du Fonds du Logement des Familles Nombreuses de Wallonie et sa collaboratrice, Madame Geneviève Longrée (2007)

- Rencontre du C.O.S. avec Jean-Pierre Gigot (Président) et Magali Collignon (Directrice), de l'AIS LOG.D.PHI. (Logement Gestion Dinant-Philippeville) (2007)

- Rencontre du C.O.S. avec Monsieur Pierre-Marie Dufranne, responsable de la Cellule Logement du Cabinet du Ministre Antoine (2008)